
3 | Mot de la Présidente |
4-5 | Les “Mavericks” |
6-7 | Entretien avec Rosette Grynberg |
8 | Nous sommes tous des Juifs allemands |
9 | Des médecins dans la Résistance |
10-11 | Commémorations en temps d’état d’urgence sanitaire |
12-13 | Quelques notes sur le ghetto de Lodz |
14 | Maurice Rajsfus |
Voyage du souvenir et de la mémoire | |
15 | Assemblée Générale de l’AFMA |
Appel à candidature au Conseil d’Administration | |
Cotisation 2020 |
14 Mai 1941: "billet vert" et internement des juifs "étrangers" dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande
Collection Musée de la Résistance Nationale – Champigny-sur-Marne. Le camp de Pithiviers (mai 1941)
Alors qu'en ce 14 mai 2020 les conditions exceptionnelles de l'état d'urgence sanitaire amènent encore à annuler les rassemblements commémoratifs, nous invitons à suivre l'agenda du CERCIL (Centre d'Etude et de Recherche sur les Camps d'Internement dans le Loiret ) et à remémorer ce que fut la "rafle du billet vert", un an avant les grandes rafles et les déportations de l'été 1942.
Extraits d'une présentation du CERCIL:
En mai 1941, à Paris, des milliers de Juifs étrangers, dont la liste a été établie grâce au fichier du recensement effectué à partir de septembre 1940 par les autorités françaises sur ordre allemand, reçoivent une convocation, le « billet vert »: ils sont «invités à se présenter», le 14 mai, dans divers lieux de rassemblement «pour examen de situation». Ils doivent être accompagnés d’un membre de leur famille ou d’un ami. Persuadés qu’il s’agit d’une simple formalité, beaucoup s’y rendent. Ils sont alors retenus, tandis que la personne qui les accompagne est priée d’aller chercher pour eux quelques vêtements et vivres. 3.700 Juifs sont ainsi arrêtés dans la région parisienne: c’est la «rafle du billet vert». Conduits à la gare d’Austerlitz en autobus, ils sont transférés le jour même en train vers le Loiret. 1 700 d’entre eux sont internés à Pithiviers, 2 000 à Beaune-la-Rolande.
Ils vont y rester pendant plus d’un an, dans l’ignorance totale du sort qui leur est réservé. Dès le 8 mai 1942, 289 d’entre eux sont transférés au frontstalag de Compiègne-Royallieu, d’où ils sont majoritairement déportés le 5 juin 1942, par le convoi 2. En juin-juillet 1942, la quasi-totalité des internés est déportée. Trois convois partent directement vers Auschwitz: le 25 juin et le 17 juillet 1942 de Pithiviers, le 28 juin de Beaune-La-Rolande.
Les «hommes du billet vert» sont donc massivement déportés par les convois 2, 4, 5, et 6 partis respectivement le 5 juin de Compiègne, le 25 juin de Pithiviers, le 28 juin de Beaune-la-Rolande, et le 17 juillet de Pithiviers.
Lire aussi:
David Diamant, Le Billet vert. Vie et lutte à Pithiviers et Beaune-la-Rolande, camps pour juifs, camps pour chrétiens, camps pour patriotes, Édition du Renouveau, 1977.
Monique Novodorsqui-Deniau, Pithiviers-Auschwitz 17 Juillet 1942, 6h15. convoi 6 camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Orléans: éditions CERCIL, 2006
Journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation
Dimanche 26 avril 2020

Chaque année, le dernier dimanche d'avril est une journée du souvenir, avec des commémorations où l'AFMA est représentée.
Cette année, dans les conditions exceptionnelles de l'état d'urgence sanitaire liée à la pandémie Covid-19, les commémorations n'auront pas lieu comme à l'habitude. L'AFMA s'associe au Message des Déportés lancé par la FNDIRP, la FMD et les Associations de mémoire:
Il y a soixante quinze ans, au printemps 1945, plus de 700 000 hommes, femmes et enfants étaient regroupés dans ce qui restait de l’univers concentrationnaire et génocidaire nazi à l’agonie.
La moitié d’entre eux devait encore périr, notamment dans les marches de la mort, avant que les armées alliées, dans leur progression, n’ouvrent enfin les portes des camps sur une insoutenable vision d’horreur.
Les survivants de ce drame du genre humain, par leur esprit de résistance, leur volonté et leur profond attachement à préserver leur dignité, ont surmonté des conditions inhumaines malgré la présence et la menace permanentes de la mort.
Le 1er octobre 1946 s’achevait le procès de Nuremberg qui fondait la notion de «crime contre l’humanité» et posait les bases du droit pénal international.
De tout cela, rien ne doit être oublié...
Et pourtant, si les déportés ont su montrer dans les pires circonstances que la résistance face au crime demeurait toujours possible, leur persévérance à témoigner partout et auprès de tous ne suffit pas à faire disparaître la haine, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et le rejet des différences.
Combattre sans relâche les idéologies qui affaiblissent notre modèle républicain et prônent le retour à l’obscurantisme et au fanatisme, Promouvoir la tolérance, Investir dans l’éducation morale et civique des jeunes générations.
C’est le message des déportés, qui veulent faire de la journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, une journée d’hommage, de recueillement, et plus encore, d’engagement personnel.
La période dramatique de la déportation rappelle en effet cruellement que les êtres humains sont responsables de l’avenir qu’ils préparent à leurs enfants et qu’ils partagent une même communauté de destin.
Ce message a été rédigé conjointement par:
La Fédération Nationale des Déportés, internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis, l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés, de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)
77ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie
Hommage aux combatants
CC BY-SA Wikimedia - François Szulman - Insurrection du ghetto de Varsovie - 1962
À l’Occasion du 77ème anniversaire du soulèvement du Ghetto de Varsovie, voici un résumé du livre de Larissa Cain: Ghettos en révolte, Pologne 1943, paru aux éditions Autrement, collection « Mémoires » en 2003 (ISBN 2-7467-0359-9).
Larissa Cain, née en 1932 a été enfant une de ces «chats sauvages du ghetto» dans lequel ses parents furent engloutis. Ses témoignages vidéo, notamment sur Youtube, sont utilisés, comme lors de la commémoration organisée par le Mémorial de la Shoah et la commission du souvenir du CRIF, en ligne, dans les conditions exceptionnelles de cette année marquée par la pandémie Covid-19.
La révolte des ghettos en Pologne
Les nazis avaient l’habitude de profiter des fêtes juives pour accomplir leurs forfaits.
Le jour de Kippour 1940, ils annoncent l’enfermement des Juifs de Varsovie. Cette politique avait déjà été mise en œuvre dans de nombreuses villes de la Pologne occupée ou de la zone incorporée au Reich, à Piotrkow et Pulawy, dès 1939, puis à Łódź, Cracovie, Bendzin, Sosnowiecz...
Le ghetto de Varsovie
Partout c’est pratiquement le même scénario qu’à Varsovie où ils expulsent, en octobre 1940, les 100.000 Polonais catholiques vivant dans le petit « quartier Juif « pour y entasser, en 1941, près de 400.000 personnes venant des environs ou des Tziganes, voire des réfugiés Juifs d’Allemagne. C’est la seconde étape de leur plan. Dès l’invasion de la Pologne, les nazis imposent en zone occupée le port du brassard blanc avec l’étoile bleue. Ils font régner la terreur en fusillant les otages dans la rue, en multipliant les humiliations et les brutalités gratuites. Ils confisquent les entreprises, s’approprient les comptes bancaires lorsqu’ils existent. De plus, ils interdisent aux Juifs de voyager en train et d’échanger avec les Polonais dits «aryens». Les écoles sont fermées.
Dans ces conditions, l’annonce de la création des ghettos est chaque fois perçue comme une catastrophe. On ramène la population juive à l’état animal. Elle est exposée au chômage, à la famine, au travail forcé, au typhus, à la tuberculose. En 20 mois on décomptera 70.000 morts à Varsovie.
La résistance s'organise
Mais, malgré l’exode des élites, les premières formes de résistance voient le jour. Il faut non seulement vivre, se loger, se nourrir, mais aussi éduquer les enfants et les jeunes, développer la solidarité, l’entraide et le partage, avoir une vie culturelle. Les mouvements de jeunesse remettent en service leurs kibboutzim urbains où se déroulent des rencontres et des séminaires regroupant des participants venus de toute la Pologne avec des conférenciers de qualité comme le poète Itshak Katzenelson, le pédiatre Janus Korczak, ou l’historien du ghetto Emmanuel Ringelblum. Les fermes ou Hahsharas permettent de contribuer à nourrir la population. Il se créé des cantines, des écoles clandestines. Les filles ou les garçons n’hésitaient pas à braver les interdits nazis. Au péril de leur vie, ils se jouaient des frontières, allant d’un kibboutz ou d’une Hahshara à l’autre réconforter les survivants et les encourager à poursuivre le travail éducatif. Pour limiter les risques celles et ceux qui sont choisis pour ces missions (souvent celles), sont plutôt blonds aux yeux bleus et parlent parfaitement le polonais.
C’est ainsi qu’Arié Wilner, dit Jurek, put témoigner des massacres perpétrés par les Einzatzgrupen dans la région de Wilno. L’Hashomer Hatsaïr y dépêchera Tosia Altman pour prévenir les camarades qu’ils pouvaient venir se réfugier à Varsovie. Mais, contrairement à beaucoup, le poète Abba Kovner pressent que les massacres de l’Est ne sont qu’un avant -goût. Il faut s’orienter vers la lutte armée. Mais ils n’ont pas d’armes. Jurek se heurtera au refus de la résistance polonaise mais finira par se procurer 5 pistolets et 8 grenades par l’entremise de communistes du ghetto et de la Gwardia Ludova. Frumka Plotnicka l’aidera. Michal Klepfisz apprendra à fabriquer des bouteilles incendiaires. Faut-il combattre dans les ghettos ou tenter de rejoindre les partisans polonais? Cette prise de conscience est renforcée par d’autres informations qui circulent sur les gazages dans les camions de Chelmno puis par l’extermination des Juifs de Lublin en mars 1942.
C’est à ce moment là, à l’initiative de Joseph Lewartowski, un militant communiste du ghetto, que fut créé le «bloc antifasciste» qui sera vite démantelé par la Gestapo.
Lorsque débutent les déportations à Treblinka le 22 juillet 1942, les habitants du ghetto de Varsovie n’imaginent pas encore leur véritable destination mais ils se ruent sur les «shops», ces entreprises travaillant pour l’armée allemande, afin d’y échapper. Toutefois, il y a aussi de nombreux volontaires qui se présentent pour partir en échange de 3kg de pain et d’un kg de confiture. Czerniakow, le chef du Judenrat, sait ce qui les attend et se suicide. En août, pour savoir ce qu’il se passe, le Bund envoi un reporter: Friedrich Zalman.
Avec la complicité d’un cheminot socialiste il prend le train de voyageurs pour Sokolow, dernière gare avant le territoire occupé par l’Union soviétique. Il apprend que des trains de marchandises transportent tous les jours des gens pour Treblinka à 40 kms et reviennent à vide. Puis il rencontre un de ses camarades socialistes: Uziel Wallach qui, chargé d'évacuer les morts pendant les transports, s’est évadé. Il lui raconte tout: les femmes et les enfants sont gazés le jour, les hommes la nuit. On assassine ainsi jusqu’à 20.000 personnes par jour.
Le soulèvement du ghetto de Varsovie
Dès le 23 juillet s'était tenue une réunion au cours de laquelle l’Hashomer Hatzaïr, le Dror et le Bund s'étaient prononcés pour la lutte armée. Mais la majorité était contre. Parmi les opposants, certains croyaient en la divine providence. D’autres, ce qui revient au même, s’imaginaient que «le monde ne restera pas silencieux». Mais, comme le note Emmanuel Ringelblum: «paradoxalement les adultes se préoccupent plus de la façon de survivre tandis que les jeunes ne pensent qu’à mourir dans la dignité et l’honneur».
- Mordehaï Anielewicz de l’Hachomer Hatsaïr
- Itshak Zukerman (Dror)
- Marek Edelman (Bund)
- Jochanan Morgenstern et Henri Berlinski (Poale Sion)
- Michal Rosenfeld (Parti Communiste)
Arie Wilner, dit Jurek, sera son représentant auprès de la résistance polonaise.
Un comité Juif de coordination regroupera toutes les organisations de gauche. Léon Feiner sera son délégué.
Par ailleurs, l’Union Juive militaire (Zydowski Zwiezek Wojskowy), est constituée de sionistes de droite et du mouvement «Betar», commandée par Pavel Frenkel elle participera au soulèvement.
Après avoir exterminé plus de 300.000 hommes femmes et enfants à Treblinka, Il ne reste plus que 50.000 personnes dans le ghetto: les membres du Judenrat, ceux qui travaillent dans les ateliers Toebbens, Shultz et dans le quartier des brossiers ainsi qu’environ 25.000 clandestins, les «chats sauvages» qui se terrent dans les caches. Himmler donne, le 9 janvier 1943, l’ordre de liquider le ghetto après avoir déporté tous ses habitants. Le 18 janvier est un échec cuisant pour les nazis, obligés de battre en retraite et d’interrompre les déportations.
Ils reviendront plus nombreux encore le 19 avril, jour de Pessah . Le premier jour ils sont encore repoussés. Le 20 avril le SS Stroop prend les affaires en main et malgré la supériorité des armes, les combats dureront jusqu’à la mi-mai. Quelques dizaines de combattants s’échappent par les égouts et avec l’aide du jeune Simha Rotem, dit Kasik, parviennent dans la forêt et cherchent à rejoindre les partisans polonais. La Gwardia Ludova les accueille mais l’Arma Krajowa les rejette, voire les fusille. Les survivants sont à la merci des nazis mais aussi des Schmalcoviki (ceux qui s’engraissent aux dépens des autres). Ne sachant plus où se cacher, certains, même parmi les militants les plus aguerris tomberont dans le piège de l’hôtel Polski tendu par la gestapo qui promet au Juifs un passeport d’Amerique Latine ou de Palestine en échange de citoyens du Reich, pour mieux les envoyer à Bergen Belsen puis à Auschwitz.
Bernard Grinfeld
Le 19 avril 2020
Sur ordre de Klaus Barbie: 44 enfants et 7 éducateurs arrêtés à Izieu et déportés à Auschwitz

Le 6 Avril 1944, 44 enfants et 7 accompagnateurs, extraits des camps de concentration du sud de la France par l'OSE et réfugiés dans la maison d'Izieu sont arrêtés sur ordre de Klaus Barbie et déportés à Auschwitz.
D'Octobre 1943 à Avril 1944, grâce à Miron et Sabine Zlatin oeuvrant pour l'OSE, dans une maison mise à disposition par le sous-préfet Pierre-Marcel Wiltzer, les enfants extraits des camps de concentration du sud de la France pourront vivre un moment ensemble à l'abri. La maison accueillera 105 enfants qui commencent à être dispersés à partir du début de l'année 1944. Après dénonciation, sur ordre de Klaus Barbie, 2 officiers de la Gestapo et 15 soldats de la Wermacht effectuent la rafle brutale des 44 enfants avec leurs 7 accompagnateurs encore présents dans la maison et les déportent à Auschwitz.
Après le procès de Klaus Barbie, avec le concours de Sabine Zlatin et une association qui en a porté le projet, la maison d'Izieu est constituée en mémorial et centre pédagogique.
Cette année, exceptionnellement en raison de la pandémie Covid-19, la commémoration a eu lieu sur les réseaux sociaux:
Documentation complémentaire:

3 | Mot de la Présidente |
4 | Angela Merkel à Auschwitz |
5 | Mur des Noms |
6-7 | Cérémonie de Jérusalem |
8 | Remerciements d’Edouard Philippe |
9 | Pierre Vidal Naquet: 6 000 enfants |
10 | Cérémonie en mémoire de la rafle des juifs tunisiens |
11 | Cérémonie à Bobigny |
12-13 | Théo Klein : un juif libre |
14 | Exposition « Le Chemin vers la Victoire: Juifs soviétiques pendant la seconde guerre mondiale » |
Voyage du souvenir et de la mémoire | |
15 | Bibliothèque |
16 | Assemblée Générale de l’AFMA |
Appel à candidature au Conseil d’Administration | |
Cotisation 2020 |
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Mercredi 5 Février 2020 à 18 heures
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Au cœur de l'actuelle "Cité de la Muette", l'AFMA présente dans son local de Drancy une exposition permanente "Les Yeux de la Mémoire" , y reçoit visiteurs et groupes scolaires. Elle participe et encourage donc tous les efforts visant à faire vivre la mémoire du lieu, comme un récent reportage précédemment signalé.
L'histoire du camp d'internement de Drancy, la "Cité de la Muette" fait l'objet d'un extraordinaire documentaire produit par Ciné Archives et Périphérie.
Ce documentaire sera projeté le Mercredi 5 Février à 18 heures, dans l'Auditorium de la Mairie de Paris.
La projection du documentaire « Cité de la Muette » de Jean-Patrick LEBEL sera suivie d'un débat.
Inscription obligatoire au 01 40 40 12 50 ou
Cette invitation personnelle sera demandée à l’entrée
Entrée : 5, rue de Lobau - 75004 Paris
Métro : Hôtel de Ville
Carton d'Invitation à imprimer
Lundi 27 Janvier 2020
à 14 heures, Ancienne Gare de Déportation de Bobigny
69-151 avenue Henri Barbusse
93 000 Bobigny
L'AFMA et la municipalité de Bobigny vous invitent à commémorer le 75ème anniversaire de la Libération du camp d'Auschwitz sur le site de l'ancienne de déportation gare de Bobigny
Agenda de la commémoration:
Suite à la récente offre à la vente, sur la plateforme marchande d'Amazon, de boules de Noël, serviettes et autres objets utilisant des images du camp d'Auschwitz, l'AFMA a réagi en adressant à Amazon la protestation suivante:
L'AFMA Association Fonds Mémoire d'Auschwitz a découvert avec indignation que l'usage de la plateforme commerciale d'Amazon a permis l'exploitation à fins mercantiles et provocatrices d'éléments iconographiques du camp d'Auschwitz sur des objets divers.
Nous notons que ces objets ont été retirés à la vente sur la plateforme Amazon mais, après le précédent de la vente de figurines Lego en uniforme nazi, dans la mesure où cet incident n'est pas le premier de cet ordre, nous demandons à Amazon quelles sont désormais les mesures de vigilance mises en place sur l'ensemble de ses plateformes pour prévenir toute récurrence et quelles sanctions ont été prises envers les titulaires du compte vendeur de ces objets.
Nous ne manquerons pas de faire connaître à nos adhérents et amis les suites données à ce nouvel et révoltant incident et partageons l'indignation qui s'est déjà largement exprimée."
Notre Présidente, Madame Isabelle Choko, elle-même rescapée d'Auschwitz-Birkenau, a solennellement mandaté notre bureau pour qu'il porte collectivement notre protestation et y apporte toutes les suites nécessaires.
Le Bureau de l'Association Fonds Mémoire d'Auschwitz
Préserver et transmettre la mémoire
Drancy - Cité de la Muette
Dans le cadre de l’exposition Tell me about yesterday tomorrow au Centre de documentation sur l’histoire du national-socialisme de Munich, l’artiste berlinois Leon Kahane a travaillé sur le camp de Drancy. Sa grand-mère, la plasticienne Doris Kahane, réfugiée à Paris à 13 ans puis résistante https://www.arte.tv/fr/videos/094068-000-A/quelle-memoire-pour-l-avenir-un-projet-de-l-artiste-leon-kahane/à Marseille où elle fut arrêtée en 1944, y avait été internée à l’époque nazie.
Leon Kahane est reçu par Lucien Tinader dans le local de l'AFMA où est présentée notre exposition permanente, au coeur du camp d'internement et aborde avec lui la question de la préservation et de la transmission de la mémoire en parcourant la Cité de la Muette d'aujourd'hui.
Disponible en différé sur Arte TV du 28/11/2019 au 28/02/2020
le local de l'AFMA à Drancy sera ouvert au public pendant les Journées du Patrimoine,
Samedi 21 et Dimanche 22 Septembre 2019, de 10h à 18h
Cité de la Muette, 4
93700 Drancy
tel : 01 48 32 07 42
L'exposition permanente qui y est présentée, "Les Yeux de la Mémoire", habituellement visible sur rendez-vous, est présentée sur le lieu même de l'ancien camp et constitue un hommage à la mémoire de tous ceux qui sont passés à Drancy.
L'Exposition permanente se compose de 49 panneaux constituées de plus de 1200 documents iconographiques et administratifs présentés dans l'ordre chronologique de 1933 à 1945 et retraçant les événements composant la deuxième guerre mondiale.
Samedi 7 septembre 2019: AFMA présente au Forum des Associations du 4ème Arrondissement de Paris (2)
Comme les années précédentes, l'AFMA présente ses activités au Forum des Associations
A Paris, dans le 4ème arrondissement: Halle des Blancs Manteaux 48, Rue Vieille Du Temple 75004 Paris Metro : Saint-Paul |
La grande rafle du Vel' d'Hiv (Vélodrome d'Hiver) sera commémorée:
Charles Baron devant son portrait à l'UNESCO, en 2014
Le 27 Avril 1945, Charles Baron s'évadait avec son ami Fred Sedel en sautant du train qui devait les amener de Kaufering (Landsberg) à Dachau.
Jusqu'à sa mort, Charles Baron considérera cette date du 27 Avril, où il a renoué avec la vie, comme sa date d'anniversaire.
Extrait de son livre « Dans la prison de mes souvenirs » décrivant son évasion :
« Don’t cry little Frenchy, don’t cry – Pleure pas, petit français, pleure pas »
Et puis un beau jour, les troupes américaines se rapprochant, ils ont décidé de nous déplacer…. On nous a mis dans des trains, celui dans lequel j’étais, était composé en partie de minéraliers, de wagons sans toit, ce qui m’a sauvé la vie. Le train s’est trouvé bloqué le long d’une forêt, une voie ferrée nous séparait de la forêt. Un train est arrivé dans la nuit, on n’a pas su ce qu’il contenait. Le lendemain matin, le train était parti. Bien plus tard nous avons appris que c’était un train de munitions et qu’il avait été placé de façon que nous soyons un obstacle si les avions américains attaquaient. Un obstacle à ce que les obus aillent plus loin pour toucher les wagons de munitions. Je ne sais pas ce qu’est devenu ce train, le nôtre était Immobilisé.
Mon évasion a été un coup de chance. Je n’avais pas de plan établi, je me trouvais en Bavière une région inconnue. Je parlais un allemand que les Allemands ne connaissaient pas et pourtant nous sommes partis. Nous avons eu une chance incroyable en cette période ou un homme était tué pour moins que rien. Je n’ai jamais vu autant de gens être tué, sans motif. Pour un oui pour un non, les SS tuaient. J’ajouterai non seulement pour un oui ou pour un non, mais pour un peut-être aussi.
Nous avons profité, un copain de déportation et moi-même, d’une attaque américaine ….
on est tombé sur les gars qui étaient devant nous et on a commencé à cavaler. Il fallait avoir le courage de se sauver. Les SS nous gueulaient de rester sur place, les kapos nous disaient de remonter dans les wagons. Nous on cavalait, nous étions quelques uns, pas nombreux mais quelques uns. Avec mon copain, on a cavalé, cavalé jusqu’au moment ou nous sommes arrivés dans une forêt. Nous avions des plaies aux pieds, on s’est lavé les pieds avec de l’eau dans la forêt.
Mon copain, Fred Sedel, qui était médecin avait réussi à obtenir des médecins du camp, une pommade quelconque avec laquelle nous avons enduits nos pieds. Il s’est allongé et s’est endormi. Je me suis allongé à coté de lui, mais je n’ai pas trouvé le sommeil…..
A bout de force, à un moment j’ai eu la tentation de me rendre, il y a un moment, on n’en peut plus. J’avais 18 ans et 8 mois, je n’étais pas un homme aguerri. A cet instant, j’ai vu mon copain qui dormait. S’il y a un principe du camp, c’était que chacun est propriétaire de sa peau, on n’a pas à agir pour lui et je me suis dit si moi je me rends, lui sera repris. Nous n’en avions pas parlé, et il n’avait pas l’intention d'être repris alors je n’ai pas bougé. Les SS qui tournaient, découragés de n’avoir récupérer personne sont retournés vers les wagons. Après ce court repos, nous avons repris notre marche.
Nous sommes arrivés dans un petit village appelé Pestenacker, sur la rivière Lech. On avait faim. J’ai dit à mon copain Fred: » Écoutes, on va voir le curé, s’il ne nous aide pas, au moins il ne nous dénoncera pas, ce n’est pas son rôle de curé »…... On a eu beau cogner, les portes ne sont pas ouvertes. Le curé devait avoir une sacrée pétoche car il n’a pas ouvert sa porte.
En redescendant les marches, on a vu 2 hommes en civil et un en kaki. On s’est cru « foutu », mais l’un des hommes en civil nous a dit: »Bon, écoutez, Les Américains seront là demain, on va vous cacher en attendant qu’ils arrivent ». Il était optimiste. Le gars en kaki, en uniforme a mis les mains dans sa veste, et mon copain m’a dit à ce moment là » C’est foutu pour nous! C’est terminé, mais enfin, ça valait la peine de tenter le coup ». Avec les SS et tout ce qui se passait, y compris la Wehrmacht qui elle aussi a tué avec beaucoup d’entrain, on a pensé qu’ils allaient nous abattre et puis il a sorti ses mains de son blouson avec dans chacune un morceau de lard qu’il nous a donné pour manger. Le paysan qui paraissait le mieux habillé, était le maire du village, il nous a dit « Demain, les Américains arriveront, ce sera fini pour vous. Alors venez, on va vous cacher et on va vous donner à manger » Ce qu’il a fait. Il nous a caché pendant trois jours. Nous étions dans la paille, au-dessus de l’endroit ou ils avaient les bestiaux. Il nous a apporté du pain blanc, du lait chaud. Nos vêtements de « bagnard » ont été dissimulés dans le purin et après avoir reçu des vêtements usagés, nous avons regagné notre planque au premier niveau.
La guerre a commencé à être finie pour nous.
Mais nous avons connu encore trois jours difficiles…..Le matin du 3ème jour, nous dormions dans la paille quand le paysan est arrivé, en hurlant de joie: »Les Américains, les Américains », on est descendu – je ne parlais pas anglais -. J’ai sauté, j’ai eu la force de sauter dans les bras d’un soldat américain de la VIIème armée. Je l'empêchais de faire quoi que ce soit. Je me cramponnais à lui et il me répétait sans arrêt en anglais « Don’t cry little Frenchy, don’t cry - Pleure pas, petit français, pleure pas ». J’ai bien pleuré.
Cette scène peut être retrouvée dans la série américaine de Tom Hanks et Spielberg « Band of Brothers » (« Frères d’armes »). Il est dommage que cette série ne puisse restituer 2 choses importantes dans un camp: la promiscuité et l’odeur.
Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la Déportation 2019 : Paris 4ème
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Dimanche 28 Avril 2019de 9:45 à 12:00Place des 260 EnfantsFace aux écoles de la rue des Hospitalières Saint-Gervais, 75004 Paris |
9:45 Rassemblement, Allocution et Appel, Place des 260 Enfants
Puis, parcours de mémoire dans le 4ème arrondissement, passant devant différents lieux et plaques commémoratives (rue des Rosiers, rue des deux ponts, rue de Jouy...) se terminant dans la Mairie du 4ème arrondissement.
Exposition itinérante de l'AFMA à Paris
du 24 Avril au 6 Mai 2019
dans le Hall de la Mairie du 19ème arrondissement de Paris

Commémoration: Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la Déportation
Samedi 27 Avril 2019
à Bobigny
14 h 30 Cérémonie au cimetière communal
15 h Départ en car pour la gare Rendez-vous place Rabin-Arafat
- 15 h 15 Cérémonie à l'ancienne gare de déportation 69-151, avenue Henri Barbusse
Allocutions de l'AFMA
Intervention de la FNDIRP
Intervention du Maire de Bobigny
Lecture de textes par le conservatoire Jean Wiéner
Présentation de l'exposition " La déportation dans les camps Nazis " créée par la Fondation pour la mémoire de la déportation et prêtée par l'ONAC
http://www.bobigny.fr/que-faire-a-bobigny/l-agenda-133/journee-nationale-du-souvenir-des-victimes-et-heros-de-la-deportation-2874.html?cHash=e2ab998e7bc4a4e9ed57f968929a94f3
Conférence sur l'aménagement de l'ancienne gare de déportation de Bobigny:
Le directeur du Musée national de la Résistance Thomas Fontaine présentera le rôle historique de deux lieux témoins de la déportation des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale : le camp de Drancy et l'ancienne gare de déportation de Bobigny.
17 Février 2009 - 17 Février 2019
Nous reproduisons ici, en saluant l'initiative, l'hommage de nos amis de l'AACCE, aussi publié sur leur site : http://www.aacce.fr/2019/02/17-fevrier-2009-17-fevrier-2019.html
David Douvette était aussi membre de l'AFMA.
10 ans déjà que Douvette nous a quitté.
10 ans qu'il est toujours présent dans nos mémoires.
En ce 10ème anniversaire de sa disparition, nos pensées les plus affectueuses vont à son épouse Danielle Szejnbaum, ses deux filles Emmanuelle et Myriam, ses petits enfants et tous ses proches.
Pour honorer sa mémoire nous publions un extrait de l'hommage que prononça le jour de ses obsèques (20 février 2009) au nom de l'Association des Amis de la Commission centrale de l'Enfance (AACCE), Michel Sztulzaft, Vice-président, délégué à la mémoire.
17 Février 2019
" ... Douvette est un ancien de la CCE. Sa fidélité à la CCE, puis à notre association, ne s'est jamais démentie.
Toujours disponible pour écrire un article dans notre "Lettre", érudit de la Shoah, il a été l'âme de notre exposition "Pour notre dignité et la vôtre, les juifs ont combattu en 39-45", expo que nous avions réalisée à l'occasion du 60ème anniversaire du Ghetto de Varsovie, et dont les textes et documents furent établis sous sa responsabilité d'historien.
Je n'oublie pas non plus la qualité de ses apports dans tous les débats auxquels il participait et notamment dans les deux colloques que nous avons organisés;
Les 11 et 12 février 1995 : " Hier Juifs progressistes, et aujourd'hui Juifs...?" et le 15 décembre 2006 qui aura été sa dernière grande prestation en public; je veux parler du colloque que nous avions organisé à à l'Hôtel de Ville de paris, " Les Juifs ont résisté en France 1940-1945" et dont le livre au titre éponyme sortira d'ici quelques semaines,et à l'existence duquel, à sa façon, Douvette aura grandement contribué.
Partout où il allait, ses interventions étaient tout, sauf académiques. Elles interrogeaient, interpellaient, dérangeaient, mais n'est-ce pas là le rôle d'un historien? Douvette aimait bien être ce poil à gratter des consciences..
Malgré ses problèmes de santé, il était par son travail un infatigable passeur de mémoire. Il avait compris qu'il n'y avait pas de mémoire sans Histoire, de même qu'il n'y a pas d'Histoire sans mémoire.
Depuis longtemps, il savait qu'un peuple sans mémoire était un peuple sans avenir.
Depuis longtemps aussi, dans sa pratique, il avait fait sienne cette citation du grand écrivain Uruguayen Eduardo Galeano, qui écrivait en 1997 : " On peut brûler, mutiler, abrutir, expurger les traces du passé. mais la mémoire, lorsqu'elle est vivante, incite à continuer l'histoire plutôt qu'à la contempler".
Grand merci à toi Douvette.
Tu fais partie désormais de notre histoire, mais comme tu nous l'a appris, nous essaierons d'en être acteur plutôt que spectateur.
Journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah
et de prévention des crimes contre l’humanité
Ancienne gare de déportation de Bobigny
69-151, Avenue Henri Barbusse
Dimanche 27 Janvier 2019, 10h30
La Cérémonie de commémoration du 74ème anniversaire
de la libération du camp d'Auschwitz
aura lieu à partir de 10:30
sur le site de l'ancienne gare de déportation de Bobigny
69-151, Avenue Henri Barbusse (Bobigny),
lien vers la plaquette d'invitation
- La Nuit de Cristal
- Samedi 8 septembre 2018: AFMA présente au Forum des Associations du 4ème Arrondissement de Paris
- Commémoration de la rafle du Vel d'Hiv - journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux "Justes de France"
- Hommage à Claude Lanzmann
- L'AFMA participe à la Fête des Associations de Bobigny
- L'histoire d'un immeuble parisien et les rafles de 1942
- Journée nationale de la Résistance - Dimanche 27 Mai 2018
- 73 ème Journée nationale du souvenir de la Déportation
- Plaque Drancy - Hôpital Rothschild 2017
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- 31 mai 2017: Décès de notre Président Jacques Céliset
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